Richard Guillemette
La Pointe du Ruault
56370 Sarzeau

La Belle du Golfe

La diversité du Biotope du Golfe Morbihan

Le Golfe du Morbihan possède naturellement un biotope très riche, qui convient à beaucoup d'autres espèces sauvages que les huîtres creuses.
La diversité du Biotope du Golfe Morbihan

De nombreux coquillages, oiseaux, poissons, animaux marins : comme les Palourdes, les Huîtres Plates, les Moules, les Pétoncles, les Bigorneaux, les Oursins, divers Crabes, les Seiches ou plutôt "morgates", les Bars, les Daurades, les Raies et des centaines d'autres petits invertébrés.
Voici en détails quelques unes de ces espèces.

La Palourde (Ruditapes phillippinarum)
Taille minimum de ramassage 4cm

Ce coquillage à la chair fine peut se déguster cru ou farci. Comme les huîtres, ces bivalves sont signe de fêtes et de gastronomie.
Les Palourdes européennes qui se distinguent par leurs stries, ont pratiquement été décimées, par une maladie "l'anneau brun" qui les empêche de se nourrir.
Mais depuis une quinzaine d'années le Golfe du Morbihan a vu apparaître une nouvelle variété de palourdes dites "japonaises" : en effet, suite aux développements d'écloseries et grâce aux ostréiculteurs, "un nouveau banc de Palourdes", s'est développé.

Palourde sauvage

Ce banc naturel est exploité par des professionnels qui sont contrôlés étroitement par les affaires maritimes : comme la taille (4 cm), les zones de pêche (avec des jachères) et des dates de pêche.
Les extrémités des siphons bien séparés forment deux trous qui permettent de repérer l'animal enfoui dans le sable. La profondeur varie en fonction de la saison, la palourde est plus enfoncée en hiver qu'aux beaux jours. Elle se tient verticalement dans le sable ou la vase et se nourrit en filtrant l'eau par deux siphons qui rendent ces deux trous bien caractéristiques et bien connus des pêcheurs.

La coque

Quant à la coque, elle possède une coquille bombée et ronde, elle a une coquille solide et rayée qui renferme une petite noix blanche, charnue et un peu ferme, flanquée d'une minuscule crête orange, le corail. La coque est un coquillage fouisseur bivalve, qui vit enfoncé de quelques centimètres sous le sable. Grâce aux siphons formant 2 petits trous à la surface, elles se nourrissent en filtrant l'eau de mer. Selon les régions, elle est aussi appelée bucarde, rigadot, sourdon, hénon, demoiselle ou maillot..

L' Huître Plate ou Belon (Ostrea Edulis)
Taille minimum de ramassage 5 cm.

L'Edulis est une huître ancienne, elle est aussi appelée "huître européenne" : c'est celle-ci que nos ancêtres consommaient, elle était en effet très abondante à cette époque. Elle est d'ailleurs très recherchée des amateurs pour son goût de noisette fort en iode. C'est La Reine des Huîtres : cette espèce d'huître est devenue très rare, donc chère. Elle est totalement différente de l'huître creuse par sa forme, son mode de reproduction, elle est vivipare.
Adulte, elle se nourrit de plancton (phytoplancton et de zooplancton), petits organismes qui suivent les courants. Les huîtres plates filtrent en moyenne 2 litres d'eau de mer par heure.

L'huître Plate est l'espèce originaire de notre côte, La Bretagne Sud.
En 1950, notre région était la première de France par sa production d'huîtres plates, mais cette espèce fut décimée de nos côtes Morbihannaises par deux épizooties, qui anéantirent les stocks, faisant chuter la production de 20 000 tonnes par an à 2 000 tonnes aujourd'hui.
coquillage

Aujourd'hui seules quelques régions dont Quiberon et le Nord de la Bretagne ont la chance d'exploiter encore cette espèce ; les huîtres plates y sont élevées en eaux très profondes où la maladie est moins virulente.
Depuis quelques années on constate un léger retour de l'huître plate dans le Golfe du Morbihan.
Il faut noter que l'Edulis est commercialisée entre 2 et 4 ans d'âge, mais cette espèce est mature vers l'âge de 15 ans, elle est alors nommée pied de cheval et atteint une taille de 16 cm.

La Moule (Mytilus edulis)
*Taille minimum de ramassage 4cm* Les moules filtrent 10 fois plus d'eau que les huîtres, c'est pour cela qu'elles ne sont pas de bonnes colocataires avec les huîtres (la France en produit 68 000 tonnes par an). Pour cette raison aucune concession mytilicole n'ait autorisée dans le Golfe du Morbihan. Pourtant depuis peu une colonie sauvage s'est implantée à l'entrée du Golfe. En effet les moules se déplacent rapidement. Cette colonie est surveillée et ne devrait pas plus se propager. Adulte, elles se nourrissent aussi de plancton (phytoplancton et de zooplancton).

Le Pétoncle

Taille minimum de ramassage 4 cm
Le pétoncle est " le Petit cousin" de la coquille Saint-Jacques, il atteint jusqu'à 8 cm de diamètre, il est violet dans le golfe du Morbihan. C'est un bivalve (2 coquilles ou oreillettes) qui n'a qu'un seul gros muscle intérieur appelé noix. Cet animal vit fixé aux rochers ou à d'autres supports par des filaments, formant le byssus qui est sécrété par le pied (comme les moules). C'est un coquillage filtreur, se nourrissant essentiellement de plancton et de particules se trouvant dans l'eau.

Le Littorine (Littorina littorea)

C'est l'espèce de bigorneaux que nous dégustons en entrée, elle est courante dans le Golfe du Morbihan. Elle est généralement de couleur noire mais présente parfois une alternance de bandes claires et sombres.

Ce sont de gentils petits brouteurs qui se nourrissent d'algues à marée basse.
Ils évitent de se dessécher grâce a un opercule qui referme parfaitement leurs coquilles.

Le Bigorneau perceur (Nucella Lapillus)

Mais une autre espèce de bigorneaux existe qui est moins désirée par les conchyliculteurs, c'est "le bigorneau perceur" ou cormaillot. En effet, ce joli coquillage pointu a la fâcheuse tendance de se nourrir de coquillages comme les huîtres, les palourdes, les moules...
Ce gastéropode fait des dégâts considérables chez les conchyliculteurs.

Son procédé de dégustation se fait en 2 étapes, une chimique et une mécanique. Le bigorneau perceur injecte par un trou de 1 mm de diamètre environ, parfaitement rond, un suc acide qui attaque la coquille dont il viendra à bout avec ses dents. Il lui faut une dizaine de tentatives avant de passer à table en y passant une demi journée. Durant les 5 premiers mois de sa vie (avril à août), il dévore 800 moules !

Les étoiles de mer

Il existe principalement 2 espèces sur nos côtes :

Astérias rubens (jaune orangée à 5 bras) ou Martestarias glacialis (grise à 5 bras)

Les étoiles de mer sont très résistantes, l'ablation d'un membre ne gêne pas trop l'animal puisque très vite le bras manquant se reconstitue. Elles vivent 4 à 5 ans, chaque bras possède en dessous 4 rangées de pieds ambulacraires qui lui permettent de se déplacer. Elles sont carnivores, leur nourriture est constituée d'animaux morts ou coquillages vivants en particulier les jeunes huîtres et palourdes. Réunies, les étoiles de mer peuvent en quelques semaines détruire complètement les parcs à huîtres en eau profonde.
Elles entourent le coquillage de leurs bras en exerçant une pression très forte, évaluée à 1 350 g, puis elles dévaginent leur estomac et se nourrissent du mollusque. Une étoile de mer de taille moyenne peut ouvrir une palourde en l'espace de 15 à 20 min et peut l'absorber en 8 h.

Le Crabe vert (Carcinus maenas)

Les crabes verts sont dans les plus nuisibles des habitants du Golfe pour les coquillages. Il aime surtout le naissain d'huître et de palourde. Il dépasse rarement 7 à 8 cm, sa carapace est de couleur verte et elle comporte à ses bords inférieurs 5 dents de chaque côté des yeux.

L'Étrille (Strigilis)
Taille minimum de ramassage 5 cm

Elle commence sa vie sous forme de larve planctonique. Sa croissance s'accompagne d'une mue. Elle est planctonivore ou détritivore. C'est un petit crabe (8 cm max. de large), assez plat dont la face dorsale est sombre et veloutée, elle atteint sa taille adulte vers 3 ans. L'étrille, facilement reconnaissable à ses yeux rouges, nage rapidement à l'aide de ses deux pattes arrières palmées.

Elle est familière des rivages relativement abrités. Carnivore, elle se nourrit de petits poissons et de crevettes. L'étrille est un crustacé assez délicat qui ne supporte pas de rester longtemps hors de l'eau.

Quelques Poissons du Golfe du Morbihan

Les deux espèces de poissons les plus dévastatrices sur les élevages d'huîtres sont les Raies Tères et les Dorades Royales.

Les Raies
	Raies Bouclées ou Raja clavata sont difficiles à observer, sauf en période de reproduction où elles se rapprochent du bord et pénètrent dans le Golfe pour frayer. La fécondation est interne, les oeufs mesurent 6 à 9 cm de long et 5 à 7 de large. La période de ponte se situant aux alentours du mois de juin. Sa croissance est de 8 à 10 cm à la naissance puis mesure 20 à 24 cm à 1 an et environ 45 cm à 3 ans.
Leur taille varie de 40-105 cm pour un poids maximum de 17 kg. Elles peuvent vivre jusqu'à 20 ans. La raie bouclée vit sur toute sorte de fonds : durs, graviers, galets, sable, vase à une profondeur n’excédant pas 150 m.

Les Dorades Royales

armature buccale d'une Dorades Royal

Sa taille est de 20 à 50 cm pour un poids pouvant aller jusqu'à 6 kg . La daurade royale apprécie les eaux saumâtres dans son jeune âge. Elle supporte mal les refroidissements soudain d’eau. Son mode de reproduction est hermaphrodite, elle est d’abord mâle puis femelle vers 3 ans. Sa ponte au printemps est variable selon les températures. Elle mesure à 1 an environ 10 cm pour quelques dizaines de grammes, à 9 ans 50-60 cm. On la trouve dans le Golfe surtout pendant l'été, puis elle repart au large à la mauvaise saison. Ces poissons possèdent une armature buccale impressionnante, qui broie les coquilles des petites huîtres ou palourdes, pour en dévorer la chair. Record de pêche britannique : 32,716kg. La seule consolation sur la Dorade Royale, c'est de la voir rôtir au four!!!!

Le Bar

La taille du Bar est de 25 à 70 cm pour un poids de 16 kg maximum. Sa longévité est de 30 ans. Il apprécie les zones agitées et bien oxygénées mais aussi les arrivées d’eau douce. Souvent en banc au stade juvénile. Son mode de reproduction est par la ponte, 250 000 oeufs par kilo de femelle, en hiver et en début du printemps. Sa croissance est très variable selon la température de l'eau. Grand chasseur, son alimentation est essentiellement de crustacés, de poissons et de mollusques.

Les Morgates ou Seiches (Sepia officinalis)

La morgate ou seiche, d'une longueur maximum de 40 cm,est très courante dans le Golfe du Morbihan ; car c'est un de ses lieux de prédilection pour son frai (reproduction).La femelle peut pondre jusqu’à 3000 oeufs dont l’incubation dure de 1.5 à 3 mois. Les petits sont appelés des seichons ou sépions. Sa longévité est de 2 ans.

Ce mollusque possède dix tentacules, dont deux sont très longues. La seiche vit de la côte jusqu’à des profondeurs de 150 m, elle aime les fonds sableux garnis d’algues. Elle est capable de changer rapidement de couleur en fonction de son habitat ce qui lui permet de se protéger ainsi des prédateurs et peut s’approcher discrètement de ses proies.

En cas de fuite ou lors d'une attaque, elle libère sa fameuse encre. La morgate se nourrit de crustacés et de poissons, elle les saisit à l’aide de ses 2 grandes tentacules.

Richard Guillemette La Pointe du Ruault 56370 Sarzeau